Colloque #420
« Les tribunaux comme objet de recherche en sciences humaines et sociales » Sous la responsabilité de Yan Sénéchal, Pierre Noreau et Emmanuelle Bernheim Appel à communications 1. Argumentaire Les tribunaux constituent une institution centrale depuis la différenciation des sphères sociales dans la modernité. En retour, l’autonomisation graduelle résultant de ce processus a induit une ambivalence croissante de l’institution judiciaire, particulièrement manifeste aujourd’hui. D’un côté, les tribunaux ont été érigés en temples de la Justice, sous condition de légalité, de rationalité et de légitimité, et les magistrats en gardiens du pouvoir de dire le Juste, avec exigence d’indépendance, d’impartialité et d’intégrité. D’un autre côté, les tribunaux et les magistrats semblent actuellement dépassés par les réalités que vivent les justiciables : sentiment d’incompétence juridique, méconnaissance du droit, incompréhension du langage juridique, méfiance vis-à-vis des professionnels du droit, disproportion entre le coût des procès et le montant réclamé dans les causes, diminution des litiges civiles, multiplication des saisines administratives, autoreprésentation à la cour, recours aux médias sociaux pour dénoncer des injustices, etc. Cette ambivalence entre l’idéal et le réel porte à penser que les tribunaux sont un remarquable révélateur des transformations juridiques et des changements sociaux qui caractérisent les sociétés contemporaines. En dépit de l’absence quasi-totale de données publiques précises et fiables (de statistiques en particulier), sur le fonctionnement de l’institution judiciaire – une situation pour le moins surréaliste au regard des pratiques qui prévalent en santé et en éducation – force est de reconnaître que de plus en plus de travaux en sciences humaines et sociales au Québec érigent en objet de recherche les tribunaux (leurs modes d’organisation, les processus qui s’y déroulent, les pratiques qu’ils occasionnent, les acteurs qui s’y activent, les dispositifs alternatifs qui se substituent à eux, etc.). D’où l’intérêt de prendre acte des recherches produites à propos et autour de cet objet. Cinq axes structurent le colloque proposé : (1) quels thèmes retiennent l’attention des chercheurs en sciences humaines et sociales ?; (2) quels terrains empiriques investissent-ils pour les explorer ? (3) quels concepts et quelles méthodes mobilisent-ils ?; (4) quels sont les apports de ces recherches à la compréhension du monde juridique et du monde social ?; (5) quelles sont les perspectives d’avenir de la recherche en sciences humaines et sociales concernant les tribunaux ? Cet appel à communications s’adresse aux chercheurs et aux chercheuses, ainsi qu’aux étudiants et aux étudiantes à la maîtrise et au doctorat, provenant de l’ensemble des sciences humaines et sociales. 2. Objectifs Le colloque vise à atteindre cinq objectifs : (1) thématiser les orientations actuelles de la recherche en sciences humaines et sociales autour des tribunaux afin d’assurer une certaine cumulativité des travaux; (2) témoigner du dynamisme des recherches actuelles afin de susciter l’intérêt des diverses sciences humaines et sociales à l’égard des phénomènes judiciaires; (3) favoriser le rapprochement des chercheurs juristes et non-juristes intéressés à la question des tribunaux; (4) consolider le réseautage en sciences humaines et sociales de manière à pérenniser les initiatives scientifiques vouées au partage des connaissances sur les institutions judiciaires; (5) animer l’avancement des connaissances sur les mondes sociaux de la justice afin d’accroître la pertinence des recherches en sciences humaines et sociales pour les acteurs du monde juridique et judiciaire. 3. Proposition de communication Une proposition de communication doit inclure :
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September 2024
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